De la Démocratie Participative
Perseigne: Quand on veut nous faire croire que détruire des bâtiments résout des problèmes!
Le "Petit Claudel" est situé juste derrière le nouveau centre commercial. Dans le hall, les peintures sont défraîchies, la rampe d'escalier en bois exotique n'a manifestement jamais été poncée depuis la construction de l'immeuble. Elle porte la trace de toutes les gravures faites par les enfants qui sont passés ici depuis 40 ans…
Mais dès le deuxième étage, nous sommes surpris de voir sur le pallier, près des portes, de petites étagères surmontées de plantes vertes et de bibelots, où les enfants rangent leurs chaussures. Est-ce que nous sommes bien dans ce quartier dont on ne parle, en ville, que pour dire qu'il est "difficile" ?
Après les Tours Verlaine, la Ville et l'ANRU veulent démolir cet immeuble ! Au nom de quoi ?
Construit à la fin des années 60. Il avait été réhabilité il y a une quinzaine d'année avec l'aide de l'Etat. On y avait ajouté de l'isolation, des vérandas, parfois des terrasses, des balcons, des escaliers, des accès pour handicapés. Le prétexte est de casser pour "ouvrir" le quartier! Ouvrir sur quoi ? Sur la masse du supermarché qui vient d'être construit et qui bouche toute la perspective d'un coté.
Dans le cadre de la rénovation urbaine, plusieurs bâtiments ont été où vont être détruit dans ce quartier (dans le quartier de courteille également). Cela se fait sans que les habitants soient forcément au courant de ce qui se fait, et l'obligation (de par la loi) d'information de la population ne s'est pas faite correctement ( peu de réunions et avec des experts aillant un langage peu accessible aux néophytes).
Suite à la réaction d'habitants du quartier, une nouvelle réunion d'information a eu lieu début décembre, où les habitants de la rue Paul Claudel ont appris qu'ils devraient tous déménager. Dans les jours qui ont suivi, les locataires ont été avertis par lettre qu'à partir du 13 décembre, des conseillères sociales viendraient leur rendre visite pour connaître leurs souhaits avant de leur proposer des solutions. Ainsi les locataires doivent choisir :
soit un logement définitif dans le parc HLM,
soit un logement provisoire, toujours dans le parc HLM, avant de pouvoir habiter dans les nouveaux immeubles mais ce ne sera qu'en 2012.
soit aller habiter ailleurs dans le privé, mais dans ce cas on ne leur payera pas leur déménagement.
A la suite de cet entretien, les locataires doivent signer le Protocole de relogement, le même pour tous.
Hormis, la procédure cavalière et irrespectueuse pour les habitants, ces relogements vont poser des problèmes aux locataires:
obligation de quitter le quartier malgré un attachement,
relogement dans des appartements plus petits et plus cher,
reconstruction de logements insuffisants,
contrariétés et problèmes d'état des lieux.
Et ici, on ne parle que de l'implication (immédiat) sur l'humain mais on ne parle pas de l'absurdité écologique que cela représente de détruire pour reconstruire. On est dans le coeur de la problématique du développement durable.
Ceci est un exemple d'absence de démocratie participative (et d'oubli de la dimension développement durable) où les habitants ont été exclus des décisions, et il est généralisable à tout le projet de rénovation urbaine des secteurs de Courteille et Perseigne.
Et s'il y a des soucis, ce n'est pas en détruisant et en stigmatisant mais en réhabilitant et en respectant que l'on peut espérer trouver des solutions et régler des problèmes.