Visite de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô : Bilan

13 janvier 2009

Jour de manif à Saint-Lô

La visite de Nicolas Sarkozy aura été mouvementée. Chahuté lors de son déplacement, le président n’aura pas convaincu.

Lycéens, enseignants, anti-THT et anti-nucléaires se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement et se faire entendre. Mais comme prévu, Les CRS ont appliqué à la lettre les consignes de l'Elysée: Nicolas Sarkozy ne doit pas voir les manifestants.

Après la visite matinale de l'école maternelle Calmette-et-Guérin, où déjà une centaine de manifestants enseignants énervés l’attendaient, Le président s’est rendu avec Martin Hirsch à ses côtés au centre culturel pour faire son discours (après avoir reçu une délégation de la coordination lycéenne locale). Puis après son discours, Nicolas Sarkozy est parti sous les huées de milliers de manifestants.

Car pendant ce temps-là, dans le centre-ville, le comité d’accueil était à la hauteur de la colère des lycéens et des enseignants. Plus de 4000 manifestants ont tenté d'approcher de la place du Champ-de-Mars, où le président avait prévu un bain de foule. Mais un déploiement important de CRS et gendarmes mobiles (environ 500) bloquaient tout passage.

Face à ce déploiement policier, la tension est montée et comme bien souvent dans ces cas, des heurts avec la police ont eu lieu. Au moins huit manifestants, la plupart des lycéens victimes de tirs de grenades lacrymogènes, ont été blessés à Saint-Lô lors de ces heurts avec les policiers. Par ailleurs, selon les syndicats, 11 personnes ont été interpellées dont deux délégués syndicaux.

En fin de manifestation, vers 15h30, environ 400 jeunes et syndicalistes sont allés réclamer la libération des quelques personnes interpellées devant le commissariat. Les CRS les ont dispersés à coup de lacrymos. Puis, une centaine est remontée vers l'esplanade de la mairie (fin de la manif et lieu de la dispersion). Nouveau cordon de CRS et tension à son comble. "Un de nous a voulu empêcher l'interpellation d'un lycéen et là, ça a tourné à la charge et aux coups de matraque", a expliqué un représentant de la CGT dans Ouest-France.

Les organisations syndicales manchoises dénoncent le comportement des forces de l'ordre à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy, les accusant de " provocateurs ". " Le jour même où le président de la République visite en coup de vent la capitale du département, la violence policière s'est déchaînée dans toute sa brutalité sur des manifestants pacifiques." " On a vu des syndicalistes se faire bastonner, des femmes jetées au sol. On n'a pas l'habitude de ce genre de pratique dans le département ", a déclaré Ralph Lejamtel, secrétaire départemental de la FSU lors d'une conférence de presse.

Bilan de la visite de Nicolas Sarkozy à Saint-Lô :

Quelques effets d’annonces :

· Martin Hirsch nommé Haut-commissaire à la Jeunesse. C’est vrai que Bernard Laporte n’est déjà pas très crédible comme ministre des sports, Alors comme ministre de la jeunesse, n’en parlons même pas. Et puis, Martin Hirsch, c’est le Joker du président ?

· Richard Descoings, nommé à la tête d’une « mission » chargée de « conduire la concertation » pour la réforme des lycées. C'est quoi son C.V. et ses compétences ?

Mais au fait, où est passé Xavier Darcos ? Fait-il honte au président ? Est-il encore ministre de l’éducation nationale ?

Quelques diversions :

· provocations policières, gros déploiement de CRS et quelques incidents, histoire de noyer le poisson et de faire oublier les vrais problèmes.

Nicolas Sarkozy a encore répété au cas où on ne l’aurait pas compris que la réforme Darcos se fera bien, même si elle est reportée d’un an pour la réforme des lycées (sauf lycées Pro).

Il n’a répondu en rien aux attentes des lycéens où des enseignants, mis a part quelques vagues promesses. Par contre, on aura vu à Saint-Lô sa conception du dialogue avec les lycéens : Bombes lacrymos et matraques !